Je détourne le bonheur, je le fais mien.

Petit pain d'épices,

Te voir est un délice sans cesse renouvelé.
J'y vois la clarté et les espérances d'une vie éblouissante.
Je reviens là avec volupté, à l'heure où les ombres s'enlacent et se confondent, pour trouver le plaisir et la chaleur de ton empire.
Et quand le destin nous sépare, la froideur de ce monde m'envahit et, grelotant, je rassemble le peu de ce qu'il reste d'un moi inachevé, incomplet et meurtri, et comme un mendiant perdu, je tends mon âme vers toi.

Ton visage, tes yeux, ta bouche, ton âme... Tout ton être devient machine à rêves.
Quand tu plonges ton regard dans le mien, j'y vois celui que je voudrais être.
Dépouillé de mes années, de mes faiblesses... Embelli de mes désirs et de mes espoirs, je n'imagine alors plus d'autre voie que le bonheur.
Je sens, je sais que je pourrais me contenter de vivre à jamais ce moment.
Douce et tendre illusion d'une immortalité aimante...
Il ne reste alors dans mon cœur que la plus tendre sérénité.

Je crains de finir par y laisser mon âme, mais j'y replonge sans cesse, cherchant le vertige et la griserie des sens.
Entretenant mes espoirs, jusqu'à l'égarement.
J'en oublie le temps qui passe...
Je détourne le bonheur, je le fais mien.
Et quand tu retournes vers d'autres rivages...
Je réalise alors que tu emportes avec toi, tout ce que j' ai abandonné de moi.

Je ne suis rien dans un monde sans toi...

...A...