Et à toi, ça te fait quoi à toi ?
C'est une sorte de pulsion profonde, un truc qui demande à sortir mais
qui ne sait pas comment faire.
Ça ronge, ça tortille, ça transpire, ça pleure, ça crie, ça hurle, mais
tout ça à l'intérieur.
Et ça reste là à attendre... Attendre...
Basculant sans cesse entre espoir passionné et mélancolie ravageuse.
Entre douce sensation et déprime intense.
Entre extase euphorique et noir abîme. Entre projet de vie et... rien...
Et à toi, ça te fait quoi à toi ? Comment tu t'en sors ? Comment on s'en
sort ? Est-ce que ça te semble si incongru aussi ?
Alors est-ce que tu esquives ? Et moi. Comment je gère ? Avec un sourire
passif ? Où une nonchalance incroyable ?
Une pile électrique à plat sans recharge. C'est assez étonnant ce que
j'enferme.
Et toi, tu enfermes quoi ?
Et surtout, tu l'enfermes comment ?
L'horloge rythme mon temps, tic, tac, tic, tac.... Ça passe. L'image
ralentit. se fond doucement dans une lumière intense.
Sans trop y croire.
Et le reste s'envole. Sans surcharge.
Je cherche autour de moi, je tâtonne dans le noir, mes mains explorent
frénétiquement ce lit si grand, si vide... Non...
Tu n'es pas là... je canalise, j'analyse, ça me fait presque vibrer de
te chercher.
Attente, viscérale, improbable et pourtant bien présente, trop...
En fin de compte, je ne sais pas trop où je vais.
Voilà une scène inédite. Au ralenti. j'efface d'un clic las. Puis cut
sur la séquence suivante.
Je brouillonne, je crayonne, je gomme. Saut de l'ange dans l'inconnu
d'une page blanche qui veut se réduire à un simple "à suivre"...
J'avance sur l'espace exigu de mes fautes anciennes, je me dope à
l'instant de grâce de l'espoir. Mais j'ai peur du vide...
Petit funambule de sentiments, écarte bien les bras, attention à
l'équilibre, respire... Respire bien... Concentre toi sur ton but !.
Le sourire élégant, le verbe facile qui laisse entrapercevoir un esprit
touché de lucidité et de grâce...
Manipulé, retourné, trituré, tendu comme un élastique qui ne veut pas
rompre.
Toujours debout !
Mais dites-moi comment c'est fait l'amour...
Trouvez-moi vite deux amoureux, dix amoureux, qu'on les attache qu'on
leur retire le cœur.
Qu'on sache enfin... Ce qu'il y a à l'intérieur. Qu'on comprenne enfin
quoi !
Que je comprenne, avant d'être perdu....
Le charmeur que je suis veux comprendre.
Mais je suis au milieu de tout cela, un peu perdu, presque isolé, mais
néanmoins heureux de suivre le mouvement.
Je ne suis que le passager de cette histoire, et soumis, je me résous à
la vivre...
Je me réveille....
...A...